Le projet est né un soir d'Aout 2012 - Catherine, mon amie et moi-même avions envie de partir à l'aventure sur les routes - la liberté sans contraintes.
Nous avons commencé à envisager une randonnée pédestre avec le sac à dos puis au fil des mois le projet a évolué vers une randonnée vélo Bretonne, les destinations ont changé plusieurs fois. Après nombre de cafés avalés, le nez sur la carte de la Bretagne, la date et les lieux sont choisis, en tenant compte des obligations familiales de chacune ; ce sera du 21 au 30 mai 2013 et ce sera un périple qui nous mènera de Rennes à la Côte Atlantique pour rejoindre la presqu'ile de Rhuys, puis Auray.
Reste à préparer l'organisation, l'entrainement, le matériel pour que ce voyage soit une réussite.
Enfin le grand jour arrive. il a plu les deux journées précédentes et le temps de ce printemps est particulièrement mauvais ; mais rien ne peut entamer notre motivation.
Tous les bagages sont emballés dans des sacs poubelle - d'ailleurs, notre copine Colette se demande si nous ne sommes pas sponsorisées par une grande marque de sacs-poubelles !!!!
Bruno et Colette, en amis fidèles, nous emmènent à la gare de Caen pour prendre le train TER en direction de Rennes. Merci à eux pour ce voyage Aller-retour. (Ils sont revenus nous chercher à Caen)
Première difficulté à gérer, le TER Caen-Rennes, part du quai C. Accès par les escaliers ... Nous n'allons pas nous décourager pour si peu : après cogitation, nous empruntons l’ascenseur "handicapés" - difficile d'y faire entrer le vélo, mais en marche arrière, en tournant la roue et en poussant, çà va le faire. Ouf, nous voilà dans le train.
Trois heures après, vers 17h, nous arrivons à Rennes - encore un grand moment pour sortir de la gare avec nos vélos chargés. A notre arrivée, pas de pluie ; nous partons donc immédiatement. Après quelques hésitations dans les rues de Rennes, nous trouvons le chemin de halage le long de la Vilaine.
Après une vingtaine de kilomètres, nous trouvons notre premier lieu d’arrêt au près d'un étang non loin de Guichen-Pont-Rean.
Montage de la tente, (heureusement, nous avions fait des essais de montage à la maison), installation de notre campement et préparation du repas (potage en sachet, cela ne nous prend pas trop de temps ....)
La nuit a été très froide. Le café est le bienvenu.
Après une toilette sommaire, nous replions le matériel et rechargeons les vélos et c'est parti pour la 2eme étape.
Un arrêt à Pont-Rean pour faire le plein d'eau, acheter de quoi faire le pique-nique du midi. Celui-ci est pris à Bourg des Comptes sous le soleil au bord de la Vilaine.
Cette 2eme étape d'une cinquantaine de kilomètres, nous amène à Beslé sur Vilaine, halte nautique pour les plaisanciers. Parcours très agréable, avec de jolis paysages, même si le chemin de halage est parfois très étroit et pas entretenu. les herbes n'ont pas été coupées, on voit bien que la saison touristique n'est pas commencée ...
C'est incroyable la sympathie qui nous est témoignée. Une dame nous invite chez elle pour faire le plein d'eau. Les gens nous renseignent spontanément. Ce mode de transport facilite le contact.
Ce soir, nous serons mieux organisées pour lutter contre la nuit froide. Nous installons les couvertures de survie, l'une sous les matelas et l'autre au-dessus des duvets - efficace, même si cela provoque un peu d'humidité -
Nous attaquons la 3eme journée, un peu tardivement ; pas bien organisées, les filles ce matin. C'est vers 11 heures, que nous nous élançons à nouveau sur le chemin, direction Redon.
Nouveau pique-nique (nous préparons le soir notre petite salade), au bord de l'eau et là, nous nous rendons compte que le chemin de halage s’arrête là et ne nous emmène pas jusqu'à la cote Atlantique, contrairement à la brochure que nous avons en main. Seuls les randonneurs à pied peuvent emprunter le GR39. Nous nous précipitons à l'Office de Tourisme de Redon, mais pas de bol, notre interlocutrice est une stagiaire pleine de bonne volonté mais qui est incapable de nous aider ... Une fois de plus, c'est grâce à la gentillesse des gens rencontrés que nous pouvons reprendre la route. Tout se passe bien, jusqu'à Thehillac,
Là, catastrophe, nous nous trompons et nous retrouvons sur le pont de Cran et sur la D114 : route très passagère avec camions, voitures et dans le sens inverse de notre destination. (cela fait peur toute cette circulation)
A nouveau, un cycliste sympa nous renseigne et nous repartons : montées, descentes, c'est loin d’être plat, la Bretagne. En plus nous n'avons pas fait les courses pour le soir.
Trop c'est trop (une quarantaine de kilomètres pas faciles) et nous décidons de nous arrêter à St-Anne, lieu-dit de St Dolay.
Nous ferons avec le reste de nourriture (des pâtes). Il faut trouver de l'eau. Nous partons dans le village avec nos bouteilles. Un peu laborieux ... De plus, il fait très froid. Le matin au réveil, 3°
4eme journée : premier objectif, la Roche Bernard à 8 km.
Catherine ne connait pas, je me fais un plaisir de lui faire découvrir cette cité médievale. (mes enfants habitent à 5 km de la Roche Bernard)
Pour nous "consoler" de notre repas succinct de la veille, nous mangeons au restaurant.
Autre très bonne surprise, je rencontre mon petit fils qui, hasard du calendrier, fait sa journée "voile" à la Roche ce vendredi.
Après les courses, Il est temps de remonter sur nos engins et de rejoindre Muzillac, Ambon, puis Damgan.
Après franchissement du pont de la Roche Bernard, nous reprenons allègrement les petites routes alternant montées et descentes,
Et voilà enfin la mer : Kervoyal - Nous installons la tente juste au bord de l'Atlantique - un vrai bonheur, d'autant que le soleil est là.
5eme journée :
Nous quittons un peu à regret ce joli endroit au bord de la mer et empruntons pour quelques kilomètres, le chemin des douaniers, interdit aux vélos afin de rejoindre le boulevard qui longe la mer jusqu'à Penerf. C'est le lieu du passeur de Pen à Pen.
Une traversée de 500 m qui permet de relier la Tour du Parc à Damgan.
Quel souvenir : autant le départ où un super-man nous a aidé qu'à l'arrivée où le passeur nous a laissé dans la vase - épique !!!!
Nous avons repéré sur la carte de la presqu'ile de Rhuys, un camping à Kerver non loin de Port du Crouesty et c'est notre objectif du jour. La presqu'ile de Rhuys est un bonheur pour les cyclistes. Des kilomètres de pistes cyclables très bien entretenues et très bien balisées.
Après beaucoup d'efforts pour remonter sur la route, les chaussures et les pneus plein de vase, nous filons sur Sarzeau en faisant un petit détour par le château de Suscinio avant de nous diriger vers Kerver, camping au bord de l'Atlantique. Encore une bonne quarantaine de kilomètres parcourus avec toujours des montées et des descentes.
Quel plaisir de prendre la première douche après 4 journées de camping sauvage (mais si nous nous sommes lavés depuis notre départ ... mais pas douchés)
Sixième journée : nous abandonnons nos destriers mécaniques pour la randonnée pédestre. Le chemin côtier entre la plage de Kerver et St Gildas de Rhuys est de toute beauté.
En plus, grand plaisir pour moi, mes enfants viennent pique-niquer avec nous.
septième journée : toujours au camping de Kerver, journée semi-pédestre, semi-cycliste
Au programme, découverte des paysages de la presqu'ile, coté Golfe du Morbihan.
Quel plaisir de rouler sans tout le chargement. une vingtaine de kms en velo et une douzaine à pied. journée équilibrée, non ?
Huitième jour : notre petit séjour dans la presqu'ile touche à sa fin. Il est temps de replier à nouveau le matériel et de recharger les bicyclettes pour rejoindre Auray.
Il ne faut pas louper la navette : le passeur des Iles de Port Navalo à Locmariaquer. Sympa cette traversée qui dure une vingtaine de minutes dans le golfe du Morbihan et nettement moins sport que la précédente ....
Pique-nique très venté à Locmariaquer, un petit tour par les menhirs, (et oui il n'y a pas que Carnac) et nous revoilà parties vers Auray.
Le vent s'est invité de façon intempestive et les côtes nous semblent encore plus difficiles, d'autant que les pistes cyclables n'ont pas la qualité de celles de la presqu'ile ; le balisage non plus n'est pas à la hauteur. Toujours cette gentillesse des gens rencontrés pour nous remettre sur la bonne route. Cette journée de pédalage est un peu galère; Nous avons même eu un passage d'environ un kilomètre où nous avons roulé dans le lisier après avoir été obligées d'ouvrir et de fermer des barrières. Très pratique avec notre chargement ...
Finalement c'est seulement 25 kms que nous venons de parcourir, mais nous sommes épuisées en arrivant à Auray. Pourtant, nos aventures Alréennes sont loin d’être terminées.
Auray est une grande ville, nous en avions un peu perdu l'habitude. Parties à la recherche de l'Office de Tourisme, nous y arrivons enfin vers 17h15, un 1/4 heure avant la fermeture, pour tomber sur l’hôtesse la plus "serviable" possible. Selon elle, pas de camping à Auray, le plus prés étant à plus de 8 km ; la journée a déjà été très éprouvante, le ciel est plus que menaçant et c'est un peu découragées que nous reprenons la route qui monte forcément.
On hésite un peu car une gentille dame nous a proposé de nous héberger ...
Quelques kilomètres plus loin, après une averse terrible, le hasard qui fait bien les choses nous accorde une trêve ; des cyclistes nous informent qu'un camping existe à 20 m de là et sur la commune d'Auray - et oui, la "charmante" hôtesse l'a surement oublié.
Le temps de monter la tente et voila la pluie qui refait son apparition.
Encore une fois, la gentillesse est au RDV. Une dame nous apporte deux fauteuils et une petite table - c'est revêtues des capes de pluie que nous prenons notre repas du soir.
La pluie ne va plus s’arrêter jusqu'au lendemain midi. Heureusement que c'est le seul épisode "Pluie" de notre voyage.
Neuvième jour : La pluie modifie le programme du jour. Tout est trempé. Plus question de partir à la découverte de Lamor-Baden et Port Blanc. Nous sommes tout pres de St Goustan (le port d'Auray) et nous nous y rendons à pied.
Anecdote : le midi nous mangeons au resto pieds-nus car faisons sécher nos chaussures.
ouf, en début d'après midi, le temps redevient correct.
Nous en profitons pour découvrir la vieille ville, revoir St Goustan sous le soleil et pour randonner le long du Loch jusqu'au Bono. Retour en auto-stop : la première voiture s'arrete ; sensass
dixième jour : déjà - il est temps de replier pour la dernière fois le matériel qui a pu sécher entre temps et se diriger vers la gare (5-6 kilomètres).
Dernière surprise : pas d'ascenseur. il faut décharger tout le bardas pour rejoindre le quai B. Et nous voilà dans le train Auray-Rennes, première partie du voyage retour.
Entre nos deux trains, 2 heures d'attente à Rennes. Et c'est parti pour une petite visite éclair de Rennes, sans oublier de déguster une crêpe-saucisse en plein milieu d'après-midi.
Notre périple est terminé. Nous sommes ravies de ces vacances insolites. Bien sur, tout n'a pas été facile tous les jours et il y a des détails à revoir pour une prochaine expédition.
Le bilan :Nous nous sommes bien amusées, avons bien ri, avons vu de belles choses, rencontré des gens sympa. ne nous sommes même pas disputées. super !!!
A refaire.