Premier objectif : rejoindre le Jura à partir de mon domicile en Normandie - Finalement c'est le covoiturage qui s’avère le plus pratique et le plus économique. Çà tient presque du miracle, car mon covoitureur me prend en charge à 8 km de la maison et me laisse devant la ferme de Tom dans un village totalement perdu - vraiment super. Par contre le beau temps n'est pas au rendez-vous en ce dimanche de fin février.
Pas de panique le séjour ne commence officiellement que lundi à 14 heures.
Pour l'instant, je suis gentiment hébergée par Tom (un grand merci à lui) et là, je retrouve Alexis, Ulrich (les guides) et François (participant), qui, comme moi, squatte chez Tom.
Super soirée, d'autant que Alexis nous a préparé un plat réunionnais, le rougail saucisse. Enfin pour nous mettre dans l'ambiance et faire "bonne mesure", apéritif jurassien, le Pont (apéritif à base d'anis vert fabriqué dans une distillerie de Pontarlier).
Lundi matin, le sac est bouclé et nous finissons le ravitaillement (fromage, truites fumées du Jura) avec Alexis avant de récupérer les autres participants. Il pleut - le moral en prend un coup.
Amélie et Laura arrivent en voiture et Martine et Gérard en train à Morez .
L’équipe est au complet et le mini-bus (9 places) est chargé pour notre périple.
Direction l'auberge du Cassiton au Rosset (commune de Longchaumois) - dépose des valises, pot d'accueil au Macvin du Jura et casse-croute, distribution des raquettes -.
1ere étape : parking de Boulème en minibus, lieu de départ de la rando.
Sur la route vers Boulème, nous avons eu la chance de rencontrer des attelages de chiens de traineaux et leurs mushers.
Équipés avec sacs à dos (avec nos affaires perso et répartition des vivres) et vêtement chauds, il faut maintenant chausser les raquettes et tester notre habileté à marcher avec ces drôles d'engins. çà demande un peu de réglage ....
Cette première rando est le test pour les néophytes - pas si facile de marcher avec ces prothèses aux pieds. D'autant que la neige est très lourde, à cause de la pluie des derniers jours.
Circuit : le lieu-dit, les Humberts, la mairie annexe de Bellecombe en traversant 2 combes, la combe de Bellecombe et la combe d'Enfer. Nous avons de la chance, le temps s'est amélioré.
Sur ce trajet, petit plaisir de la vie, nous croisons Charles et sa chienne Zoé, un saisonnier breton qui vit dans sa camionnette, bloquée dans la neige et qui va à son travail en ski de fond.
(Il viendra d'ailleurs passer un moment très sympa avec nous, dans la soirée, au refuge.)
3 heures de marche pour ... 3 kms - pas vraiment efficace le premier essai - Arrivée au refuge de Borneval à 18 h -
Celui-ci est composé de 2 pièces au RDC et de 2 chambres à l'étage
Nous prenons possession des lieux, car nous y sommes seuls. Premier boulot, allumer le poêle à bois pour réchauffer l'atmosphère.
Préparation du repas du soir et du pique-nique du mardi.
Ce soir, au menu : Mont d’or passé au four avec les pommes de terre et la saucisse de morteau
Et pour digérer, cerises à l'eau de vie ....
Culture générale : le fromage mont-d'or est ceinturé par un cerclage en bois d'epicéa fabriqué par les sangliers, pas l'animal mais un bucheron. Le sanglier est un métier unique en France et une activité typique de la région de Franche-Comté.
Après une bonne nuit dans le refuge, belle surprise : le soleil est de retour.
Rallumage des feux, Petit déjeuner, rangement du refuge et c'est parti pour une 2eme journée de rando.
Passage par Grandes Coupes, Petites Coupes, re-Combe d'Enfer par la Girarde et retour au parking de Boulème.
Pique-nique en cours de route au pied d'une ferme
4 heures de marche pour 6 km - + 300 m, - 344 m de dénivelé.
une bonne descente pour se faire plaisir.
Retour vers la station du Rosset et l'auberge du Cassiton avec un arrêt à Lajoux pour la Maison du Parc et, essentiel, goûter une bière du Jura : la Rouget de L'isle en terrasse au soleil.
Diner et nuit à l'auberge : une fondue aux fromages et aux cèpes - hum, c'est bon !
Cette petite station dynamique propose des animations et ce mardi, c'est la descente aux flambeaux.
En plus, ce soir là, j'ai pu "tester" la dameuse pour la préparation d'une piste de ski de fond
C'est un sacré engin - génial !
Mercredi 4 mars - belle surprise au réveil - il a neigé pendant la nuit. Le paysage en est tout changé.
Petit déjeuner, préparation du pique-nique et répartition de la nourriture des 2 prochains jours.
Les sacs sont déjà bien pleins puisque nous partons pour deux journées d’itinérance en Suisse dans la vallée de Joux, mais pas question de laisser le "réconfort du ventre" .....
Départ en bus vers le col de Marchairuz à 1447 m en passant par Morez, les Rousses, le poste frontière franco-suisse de Brassus.
Départ de la rando à travers une forêt d’épicéas couverts de neige, traversée des monts de Bière, le bois de la Sauge, les prés de St Livres avec des points de vue superbes sur la vallée de Joux et sur le lac Léman et les Alpes.
Après le pique-nique à 1367 m auprès d'une ferme, nous continuons toujours hors-sentiers vers le refuge du Petit Cunay (dit de Cabane de Cunay) à 1588 m d'altitude dans le Val de Joux.
De mieux en mieux : 8.2 km en 4h15 avec un dénivelé de 366 m.
Véritable balcon sur la chaine des Alpes - Vue époustouflante, qui nous fait oublier immédiatement la dernière montée "dure-dure".
Une fois la porte ouverte, (un peu de cafouillage avec le cadenas à combinaisons), nous avons le plaisir de découvrir un refuge de montagne luxueux qui porte bien ses 80 ans et en plus, nous sommes de nouveau tout seuls dans ce bel endroit. (pour info : 20 €/nuit/personne)
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Après allumage des poêles, mis les vêtements à sécher, préparation collective du repas du soir et du pique-nique du lendemain. Pas d'eau dans les citernes, il faut faire fondre la neige dans des faitouts énormes.
pour le respect de la nature, toilettes sèches.
ce soir, au menu : Apéritif au vin blanc du Jura, morbiflette
Et pour finir cette sympathique soirée, remplissage du livre d'or, jeux de société, ....
Petite anecdote : pour continuer la découverte de la gastronomie du Jura, nous avions dans nos victuailles (c'est Alexis qui l’avait dans le dos) une glace aux bourgeons de sapin - Arrivés au refuge, le bac est déposé sur la fenêtre (vu le froid, pas de danger que çà fonde).
Le danger était ailleurs : un renard est venu nous voler le bac en le faisant tomber de l'appui de fenêtre et on le portant dans son bec - le méfait découvert rapidement, Alexis est parti à peine habillé à la poursuite du renard en suivant ses traces dans la neige. Il était temps, le renard avait commencé à attaquer l'emballage.
Quelle déception pour le renard, se donner autant de mal pour rien ....
et nous, nous avons pu la goûter cette fameuse glace ! goût un peu particulier ....
jeudi 5 mars
Ré-allumage des poêles et après un petit déjeuner roboratif (la morbiflette froide, finalement c'est bon et çà tient bien au corps ....), nous quittons ce superbe refuge en direction du Mont Tendre (1679 m d'altitude) via la Pivette.
Il fait froid, ce matin et le vent est glacial, malgré le soleil.
Superbe vue à 360 ° sur les Alpes et la vallée de Joux - fabuleux
9.5 km en 4h45 - +526 m - 594 m - on va mériter notre diplôme.
C'est avec plaisir que nous redescendons dans la combe à l'abri du vent, vers les pistes de ski de fond.
Un peu de fou-rires avec des vrais descentes.
Pique-nique dans un endroit que seuls les Suisses peuvent proposer : un ancien bus transformé en cabane "le bon accueil" à 1505 m d’altitude avec table, banc, poêle ...
Là, plaisir du hasard des rencontres, nous croisons dans la dite-cabane plusieurs suisses plus pittoresques les uns que les autres, notamment une famille de suisses équipés d'appareils à raclettes portatifs, fromage, pommes de terre, vin ... enfin de quoi nous faire saliver vu que notre pique-nique est bien plus simple (salade d'endives, morbier, noix et pommes).
Direction un nouveau refuge, le grand Cunay - 1548 m d'altitude
Ce refuge, plus près des pistes de ski de fond et pistes raquettes, est forcement plus fréquenté.
Encore une vue superbe sur toute la chaîne des Alpes et sur le Mont Blanc.
Finalement, nous partageons ce refuge avec un groupe d'adolescents et leurs éducateurs.
Là, pas de renard voleur, mais le chocolat disparait quand même .... Nous ne sommes pas perdant, car en compensation, les jeunes vont faire la vaisselle et le ménage ....
Martine et Gérard retournent au Cassiton avec Ulrich (qui nous a ramené du ravitaillement) et nous restons dormir à 4 avec Alexis. Nuit hyper-froide, 5° dans le dortoir. Même avec 2 couvertures, c'est léger ....
Pour le repas, nous continuons de déguster la gastronomie francomtoise ; au menu, ce soir :
cancoillotte avec saucisses de montbeliard et pommes de terre.
l'apéritif au vin blanc du Jura a duré, les pommes de terre n'en finissaient pas de cuire ....
Vendredi 6 mars
Après cette nuit glaciale, habillage sous les couvertures de bon matin ; l'objectif est de voir le lever de soleil sur les Alpes - 7 h du mat - moins 10° avec un vent glacial - et on appelle çà des vacances !!!!!!
L'aventure suisse prend fin et nous rejoignons le bus par la route des Crêtes
1h - 3 km
et retour en bus vers la France et notre petite station du Rosset.
Le midi, le pique-nique est prévu à la ferme de la Redontante - c'est une co-loc. où vivent notamment les filles qui tiennent l'auberge du Cassiton et où Ulrich a posé ses valises pendant un temps.
Au départ de la ferme, rando pour la combe de Reperty et son belvédère avec une super vue plongeante sur les villages en contre-bas.
Le temps est génial et 4 d'entre nous décident de repartir au Rosset, raquettes au pied en passant par les crêtes, la combe de Bombourg dans une forêt de hêtres et autres essences.
Le circuit n'est pas de tout repos, çà monte, çà descend ....
Alexis nous fait même une cascade ....
Dernière soirée à l'auberge du Cassiton - Hyper sympa
Sommes super bien accueillis (comme des amis) par les 3 filles qui ont repris l'auberge et veulent faire vivre la petite station, en collaboration avec Rémy, le directeur.
Samedi 7 mars - dernier jour
Une petite rando est prévue au lac des Rousses (à coté de la station de ski de le Noirmont) dans la petite Laponie (avec ses pins à crochets) -
Les raquettes rendues, les bâtons rangés, visite du village des Rousses.
Après une semaine passée avec tres peu de monde, c'est curieux de se retrouver au sein d'une station fréquentée - retour à la civilisation.
Dernier pique-nique et les 2 premiers partent prendre leur train.
Amélie, Laura, François et moi covoiturant ensemble vers Paris dans la voiture d’Amélie, nous prenons le temps de faire quelques emplettes (fromage et chocolat) et de boire un dernier verre en terrasse au soleil en compagnie d'Alexis.
Bilan :
Super semaine dans une très bonne ambiance, bonne organisation -
pas si facile la rando en raquettes hors sentiers balisés, je ne pensais pas que c’était aussi physique - quelques belles chutes aussi.
Le Jura, une région à découvrir (maintenant il me reste à y revenir l’été).
Des vacances, comme je les aime, nature, convivialité, rigolade, effort -
Vivement les prochaines ....